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Imprimantes, le coût de la panne !



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L’obsolescence programmée est un principe que certains industriels appliquent afin de pousser les consommateurs à renouveler leurs produits de manière fréquente. Il s’agit d’un phénomène assez répandu et qui touche plusieurs secteurs de la grande consommation, notamment la téléphonie mobile, le textile, le matériel informatique… Pour lutter et dénoncer cette pratique malhonnête, une association a été créée depuis de nombreuses années déjà : l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP).

Une panne programmée

Il faut savoir que le secteur des imprimantes est un marché mondial comptant 100 millions de produits. L’obsolescence programmée y est de mise, et le fabricant japonais Epson fait partie de ceux qui sont le plus pointés du doigt. En effet, il est accusé de réduire la durée de vie des cartouches d’encre de manière délibérée afin de provoquer la panne des imprimantes quand les tampons absorbeurs sont bloqués.

Le rapport de l’association HOP intitulé « Imprimantes : cas d’école d’obsolescence programmée » datant de septembre 2017 et les témoignages des utilisateurs montre que la grogne de ces derniers ne cesse d’augmenter. Epson lui-même a reconnu que leur service clients a fait face à une augmentation des appels de personnes demandant des explications.

Le prix exorbitant de l’encre

Les soupçons de l’association HOP ne se limitent pas à Epson car elle affirme également avoir de fortes présomptions vis-à-vis des autres industriels du secteur, en évoquant même la possibilité que les marques puissent « s’entendre ». La déléguée générale de HOP rappelle à ce titre que le prix du litre d’encre s’élève à plus de 2 000 euros en moyenne : un prix deux fois plus élevé que celui d’un parfum haut de gamme. Il en est de même pour le tampon absorbeur qui est destiné à récupérer le surplus d’encre et qui s’abîme très vite, malgré la difficulté qu’il y a à effectuer son remplacement.

Le 26 mars 2018, le fabricant nippon Epson a quant à lui riposté prestement dans les colonnes du journal « Le Monde », avec la voix de Thierry Bagnaschino, le directeur marketing de la filiale française. Ce dernier a tenu à démontrer que la marque « n’a jamais eu l’intention de voler (ses) clients ».  Il a aussi tenu à donner des explications sur les cartouches que l’on ne peut plus utiliser alors qu’une quantité d’encre non négligeable n’a pas été consommée en indiquant que son bon fonctionnement requérait qu’elle soit toujours baignée dans du liquide, afin d’éviter toute rentrée d’air. Sans cela, Thierry Bagnaschino déclare que l’impression va subir une dégradation pour finir avec la panne définitive de la tête d’impression. Le remplacement de cette dernière, en plus du coût de la main d’œuvre, est supérieur aux prix d’une imprimante d’entrée de gamme.

En réponse à cela, la co-fondatrice de l’association HOP a déclaré ces arguments peu convaincants, puisqu’un responsable d’Epson interrogé a reconnu que « l’intérêt de la marque était de vendre toujours plus de cartouches ».

HOP a déposé plainte

Au mois de septembre 2017, l’association HOP a déposé plainte contre les géants Canon, Brother, HP et Epson. Le motif de la plainte est l’obsolescence programmée et la tromperie. L’association affirme soupçonner plusieurs grands noms du secteur de l’imprimante mais a préféré approfondir le cas du nippon Epson car leurs moyens ne pouvaient leur permettre de mener plusieurs procédures simultanément. L’ouverture de l’enquête a donc été effectuée fin décembre 2017 et au cas où la marque serait reconnue coupable, elle risque deux ans d’emprisonnement, en plus de 300 000 euros d’amende, pouvant être portée jusqu’à cinq pour cent du chiffre d’affaires.