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Faire ses produits maison : une vraie économie ou un simple effet de mode ?



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Qui n'a jamais rêvé de sortir de son four un pain encore tiède, de préparer un yaourt crémeux avec juste deux ingrédients, ou de concocter sa propre lessive en un tour de main ? Ces gestes simples, autrefois banals, reviennent sur le devant de la scène. Le fait maison connaît un engouement croissant, porté par des envies de mieux consommer, de réduire ses dépenses et de reprendre le contrôle sur ce que l'on met dans son assiette (et sur sa peau !).

Mais derrière cette tendance parfois idéalisée, une question persiste : est-ce vraiment économique ? Ou bien est-ce une illusion, une activité chronophage pour des économies dérisoires ? Entre mythe et réalité, tentons d'y voir plus clair.

Ce que l'on gagne (vraiment) en fabriquant soi-même

Côté porte-monnaie : des économies visibles… sur le long terme

Prenons un exemple concret : le pain. Avec une machine à pain ou un simple four, le coût des ingrédients (farine, levure, sel, eau) tourne autour de 0,60 € à 1 € pour une miche de 750 g. En comparaison, une baguette artisanale peut grimper à 1,20 € ou plus, et les pains spéciaux avoisinent facilement les 4 à 6 € le kilo. Le calcul est vite fait.

Même constat côté yaourts : un litre de lait (environ 1 €) + un yaourt nature servant de ferment = 8 yaourts maison pour environ 12 centimes l'unité, contre 30 à 50 centimes en supermarché. Sur un mois, ça fait une vraie différence.

Mais attention : les économies sont réelles à condition d'être régulier. Un robot ou une yaourtière, c'est rentable uniquement si elle ne dort pas au fond d'un placard.

Moins de gaspillage, plus de contrôle

Le fait maison permet d'acheter juste ce qu'il faut, d'utiliser ses restes, et d'éviter les emballages superflus. Vous avez besoin de 20 g de beurre fondu ? Pas de problème, vous en préparez la juste quantité. Finis les pots à moitié entamés oubliés au fond du frigo.

Et surtout, vous savez exactement ce que vous consommez. Pas de conservateurs, d'additifs aux noms imprononçables ou d'arômes artificiels. Pour les personnes allergiques, les enfants, ou ceux qui veulent simplement manger plus sain, c'est un vrai plus.

Une démarche qui va au-delà de l'économie

Faire soi-même, c'est aussi retrouver une forme d'autonomie, une certaine satisfaction d'avoir « créé » de ses mains. C'est parfois un retour à des gestes simples, qui nourrissent autant le corps que l'esprit. Une fournée de pain qui embaume la maison, des yaourts préparés en famille un dimanche matin… ça n'a pas de prix.

Ce que cela coûte : temps, énergie, équipement

Le temps, ce précieux allié… ou pas

Faire son pain demande une demi-heure de préparation (hors pousse et cuisson), un yaourt prend 10 minutes à mettre en route. Mais multiplié sur la semaine, cela peut vite peser, surtout si vous travaillez à temps plein ou avez une vie de famille bien remplie.

Certains y trouvent un moment de calme, de déconnexion. D'autres, au contraire, vivent cela comme une corvée de plus sur la to-do list. L'important, c'est d'être en phase avec son rythme et ses envies.

L'équipement : un investissement à penser

On ne fait pas tout maison avec un simple couteau. Pour le pain, une machine à pain (50 à 150 €), pour les yaourts, une yaourtière (30 à 80 €), pour la lessive, une grande marmite et des bidons vides…

Bonne nouvelle : beaucoup de recettes sont accessibles sans équipement sophistiqué. Un four, quelques bocaux et un peu d'huile de coude suffisent souvent. Mais cela nécessite de l'organisation, de l'espace et une certaine habitude à bricoler.

Et l'impact énergétique dans tout ça ?

Cuire un pain ou faire mijoter sa lessive maison consomme de l'électricité. Il faut le prendre en compte, même si l'impact reste modéré à l'échelle individuelle. C'est en optimisant les cuissons (ex. : plusieurs pains à la fois) qu'on limite le gaspillage d'énergie.

Vers un équilibre : entre bon sens, plaisir et réalité

Commencer petit… et réaliste

Inutile de tout faire d'un coup ! Lancez-vous avec un produit que vous consommez beaucoup, ou que vous n'êtes jamais totalement satisfait d'acheter tout prêt. Pain, yaourt, granola, gommage visage… chaque petit changement compte.

Testez, ajustez, laissez-vous du temps. Et surtout, ne culpabilisez pas si vous préférez racheter vos produits en magasin quand la vie devient trop dense.

Identifier les vrais bons plans

Tout n'est pas rentable. Faire ses propres pâtes fraîches est un plaisir, mais demande beaucoup de temps. À l'inverse, la lessive maison ou les yaourts sont simples et vite économiques.

Astuce : tenez un petit tableau comparatif de vos coûts maison vs achat (ingrédients, énergie, temps estimé). Cela permet de visualiser les économies et de mieux choisir vos priorités.

Le plaisir comme motivation durable

C'est peut-être le plus important : faire maison ne devrait jamais être une corvée. Si vous le faites pour cocher une case ou suivre une tendance, vous risquez vite d'abandonner. En revanche, si vous y prenez du plaisir — cuisiner, créer, transmettre — vous y trouverez bien plus qu'un intérêt financier.

Faire son pain, son yaourt, ou ses produits ménagers, ce n'est pas qu'une histoire de budget. C'est une démarche globale, entre envie de mieux consommer, besoin de faire des économies et recherche de sens. Oui, cela demande du temps, de l'organisation et un peu de pratique. Mais cela peut aussi devenir une source de fierté, de plaisir et de liberté.

La clé, c'est de choisir ce qui vous convient, sans pression ni perfectionnisme. Commencez petit, suivez vos envies, et construisez votre équilibre entre fait maison et facilité du prêt-à-consommer. Après tout, économiser ne veut pas dire se compliquer la vie. Mais parfois, ça peut aussi vouloir dire… la réenchanter.